Les AE: Les Entreprises en raffolent, Attention aux abus
Les auto-entrepreneurs. Les entreprises en raffolent. Et pour cause, outre l’aspect financier intéressant pour de nombreuses sociétés qui mise sur le « salariat ponctuel », l’auto-entrepreneur présente bien souvent l’intérêt d’être multi-casquette.
Pour l’entreprise, faire appel à un auto-entrepreneur c’est l’assurance d’obtenir un rendu rapide, bien fait et légitime en terme d’expérience.
Attention aux pièges du monde de l’entreprise ! Attention aux abus !
Ce n’est pas une découverte : beaucoup d’entreprises cherchent des moyens pour éviter le contrat de travail classique, trop contraignant, pas assez flexible et surtout cher pour l’employeur. À l’heure où la flexibilité du travail est sans cesse remise en cause par les gouvernements successifs, la tentation pour les entreprises de chercher à contourner des règles du travail rigide, augmente forcément.
Comme en témoigne Armelle Labouérie, ex-DRH de grands groupes industriels « L’auto-entrepreneur est une chance pour l’entreprise mais pas toujours pour l’auto-entrepreneur. Un tiers des auto-entrepreneurs ont, à côté de leurs missions en freelance, un vrai travail. Dans ces cas-là, le statut est tout à fait légitime. En revanche, certaines entreprises abusent du système d’auto-entreprenariat, au lieu d’embaucher. Elles misent sur l’argument « flexibilité du travail » mais souhaitent uniquement baisser considérablement leur charge salariale. »
Il ne s’agit pas, pour un auto-entrepreneur, de prendre la place du salarié. Plutôt que d’embaucher, nombreuses sont les entreprises à demander à leurs futures recrues de s’inscrire comme auto-entrepreneur. Si toutes n’abusent évidemment pas, certaines jouissent de ce droit pour ne pas s’efforcer à embaucher définitivement. L’auto-entrepreneur doit avoir conscience de son rôle, pour exiger à long terme et après un partenariat efficace, une promesse d’embauche. De plus, ce rôle d’auto entreprenariat ne doit pas « obliger » le salarié à ne travailler pour un unique client : s’il le perd, il ne touche ni indemnités chômage, ni assurance-chômage.
Forcément, il existe un risque d’abus. En mars dernier, l’Urssaf avait épinglé la société de soutien scolaire Acadomia pour avoir incité une partie de ses nombreux professeurs à prendre ce statut. Plus récemment, le (SNPL) syndicat national des pilotes de ligne rapportait qu’une majorité des pilotes de la compagnie aérienne Ryanair n’étaient pas salariés de l’entreprise irlandaise mais seulement prestataires.
Consulter l’article concernant les régles à respecter en tant qu’ Auto-Entrepreneur.
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